70 millions de dollars pour réformer l’enseignement supérieur
Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé un projet de 70 millions de dollars pour lutter contre le chômage des jeunes diplômés en Tunisie.
Ce projet vise à appuyer les réformes engagées pour optimiser l’administration des universités et la qualité de l’enseignement mais aussi pour s’assurer que les étudiants acquièrent les compétences recherchées par les marchés du travail.
Le Projet pour l’enseignement tertiaire et l’employabilité s’appuiera sur les progrès engrangés avec les précédents projets de la Banque mondiale, comme l’introduction de mécanismes d’assurance qualité et la création de passerelle entre les établissements d’enseignement supérieur et le secteur privé.
Le premier volet du projet, un programme compétitif d’octroi de subventions, incitera les établissements tertiaires à rehausser la qualité de leur enseignement, à adopter les bonnes pratiques internationales, à concevoir des programmes avec les employeurs potentiels et à favoriser la transition vers le monde du travail par le biais de stages et de services d’orientation professionnelle.
La modernisation de l’administration de l’enseignement supérieur, fondée sur le principe d’établissements autonomes et guidés par le souci du résultat, constituera l’autre volet du projet.
« Ce resserrement des relations entre les établissements d’enseignement supérieur et le secteur privé sera l’un des piliers du nouveau modèle économique de la Tunisie et sera au cœur des actions engagées pour répondre aux attentes de la jeunesse, analyse Eileen Murray, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Tunisie. S’il veut progresser sur les chaînes de valeur et créer les emplois nécessaires, en volume et en qualité, le pays doit avoir une main-d’œuvre extrêmement qualifiée, d’où l’importance cruciale de la réforme de l’enseignement supérieur pour s’assurer que les étudiants acquièrent les compétences utiles.»
Le bilan de la Tunisie en matière de promotion de l’accès à l’éducation est impressionnant : les inscriptions à l’université ont bondi de 8 à 35 % entre 1990 et 2011, même si cette évolution n’a pas, pour l’instant, contribué à améliorer les résultats du marché du travail.
Selon l’Institut national de la statistique de la Tunisie, depuis six ans, le taux de chômage des jeunes diplômés de l’université dépasse les 30 %.
« Le projet va soutenir plusieurs innovations, comme le fait de suivre la situation des diplômés une fois sur le marché du travail ou de généraliser le financement à la performance et, ce faisant, il contribuera à renforcer l’efficacité du secteur », affirme Nina Arnhold, spécialiste senior de l’éducation à la Banque mondiale et co-chef d’équipe pour le projet.
Comme le souligne Karine Pezzani, chargée d’opérations à la Banque mondiale et l’autre co-chef d’équipe du projet, « notre collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vise à promouvoir une culture de l’entreprise chez les jeunes gens et à inciter les établissements supérieurs à proposer un enseignement calé sur les attentes du marché. »
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